Jour du Feu (Suite)



         L'homme est un peu comme un arbre fragil dont les racines s'enfoncent pronfondément dans le sol, il est capable de resister à la brise comme à la tempete, mais qu'un simple éclaire vienne le troubler, et il offrira ses larmes aux caprices du vent...
Je suis comme cet arbre soumit à la folie de la vie et que la foudre vient de briser...
J'ai laissé les paroles d'Aelis danser dans mon esprit, m'imprègnent de chaque syllabe, tentant d'accepter l'information ou plutôt de la renvoyer vers une partie enfouie de moi, voulant l'occulter.
J'avais idéaliser ce monde, idéaliser cette situation, cela représentait une chance inespéré, un nouveau départ, une nouvelle vie, la possibilité de pouvoir oublier un passé raté pouvoir a nouveau, vivre, espérer, revers, être a nouveau moi, mais je m'étais trompé. Quand j'y repense je me dis que tout n'est qu'équilibre, le bonheur n'en est un que parce qu'il est entouré de malheur, ainsi la vie fonctionne comme une balance d'une stabilité précaire et je paye en ce moment la contrepartie d'un rêve réalisé.
Je ne répondis pas au jeune homme blond toujours assit a coté de moi et il ne m'adressa plus la parole, nous étions plongé dans une bulle de silence. Je pense qu'il aurait voulu que je dise quelque chose, même n'importe quoi, juste de quoi ôter cette gène qui s'installer entre nous, mais j'en étais incapable...
Encore une fois ma nature me rattrapait, je suis un lâche, et un lâche ne se refait pas n'est ce pas ? Pourtant cette fois je voulais changer, changer de ce que j'étais, changer et imposer ma vision des choses. Non, cette fois je ne fuirais pas ...
J'ai saisis la main d'Aelis, le faisant légèrement sursauter, je l'ai regardé dans les yeux, cherchant mes mots, j'ai respiré un grand coup, rassemblant tout mon courage en même temps que l'aire dans mes poumons, et je n'ai pas fuis...

- J'accepte...
- Comment ça ?!
- J'accepte de faire ce qu'a dit Skarn...
- Mais... mais tu as entendu ce que j'ai dis ? Tu ne pe...
- Je le ferais !
- Mais tu es fou! Je viens de te dire que c'était du suicide pur et simple!
- Dans ce cas, on est deux a être fou je te rappel...
- Qu'est ce que ... ?
- Tu me mets en garde, tu me dis que je suis dingue de vouloir accepter, mais toi ? Toi tu vas y aller aussi n'es ce pas ? Toi aussi tu vas risquer ta vie hein ?
- Derris... Je n'ai pas le choix ...
- Alors ne me dis pas ce que je dois faire !
- Mais...
- Je ne te laisserais pas y aller seul ! On est dans le même bateau maintenant après tout non ?
- Imbécile...

     Je passais ma main sur sa joue, séchant les larmes qui coulaient de ses yeux d'or. Il était beau, si beau que je pouvais m'imaginer que la guerre puisse ôter à ce monde une telle merveille, mais le propre de la guerre est de faire souffrir, et pour moi je crois que je ne survivrais pas si je le perdais. C'est lamentable comme pensée venant d'un homme et pour homme, mais ici, je n'ai personne pour me juger, ici tout est différent.... Je l'ai pris dans les bras, calant sa tête dans le creux de mon cou, c'était stupide, il était bien plus puissant que moi, il suffisait de se rappeler notre première rencontre pour en avoir la preuve, et pourtant je n'avais qu'une envie c'était le protéger, de rien ou peut-être de tout.
J'ai mis mon cerveau en pause, chassant préjugés et apprioris que notre société moderne nous a inclue depuis notre enfance, nous abrutissant et nous éloignant des choses vraie, telle que l'amour...
Et je l'ai embrassé....
Un baiser chaste, doux, sans brusquerie, je me suis simplement contenté de poser mes lèvres sur les siennes. J'y ai mis tout ce que je ressentais à cet instant, de la peur, des sentiments encore indéfinis, et surtout de l'espoir. De l'espoir pour le présent et pour l'avenir, un avenir encore flou, mais que je rêvais brillant malgré l'obscurité a venir.
Il ne m'a pas repoussé, au contraire, il a glissé ses mains derrière ma nuque, appuyant un peu plus son corps contre le mien. Sous le poids je perdis l'équilibre, me retrouvant allongé sur l'herbe, lui au dessus de moi, assit sur mes hanches, un sourire rieur au visage.

- Et de trois !
- Trois ?
- C'est la troisième fois que tu te retrouve plaqué sous moi *rire*
- Moui, mais cette fois je ne vais pas m'en plaindre ...

Je repris ses lèvres, forçant le barrage de chaire rosée du bout de la langue. Un baiser plus intime, plus passionné. D'un coup de bassin habile, j'échangeais nos positions, emprisonnant son corps mince entre l'herbe fraîche et le mien qui commençait à perdre le control.
Il riait, la joie avait balayé les larmes de son visage, certains penseront qu'il était lunatique, mais moi je le trouvais juste heureux, comme une personne ne cherchant pas à masquer ses sentiments, heureux comme un homme libre. Un rire chaleureux qui résonnait dans mon corps tout entier, un rire d'enfant, comme une musique qui vous transporte. Il se redressa sur ses coudes, voulant reprendre notre petit jeu, un e étincelle espiègle brillant au  fond de son regard, mais nous n’en eûmes pas l’occasion.…
La porte fenêtre donnant sur le jardin ou nous "jouions" s'était ouverte brusquement laissant apercevoir le visage tout sourire d'une Ma' visiblement de retour. Elle nous regarda étonnée, la surprise m'ayant fait a nouveau chuter sur son adorable fiston, puis d'une voix enjoué nous lança:

- Je suis rentrée les jeunes !

Je grommelais un "on avait remarqué" qui fut juste entendu du blond, toujours cloué au sol sous mon poids, ce qui provoqua chez lui un fou rire qui devint vite contagieux.
Ma' nous abandonna là, nous ordonnant juste de venir mettre la table quand on aurait finit.
Finit quoi ?
Avait t'on ne serais-ce que commençait quelque chose ?
Et si c'était le cas, j'espérais au plus profond de moi, que ça ne faisait vraiment que commencer....

.......